L'APPEL AU SECOURS
des épiciers de campagne Christian et Cathie - Plédéliac
mercredi 02 janvier 2013
L'histoire
Quand en 2009, Christian Daynat et Cathie Robin ont décidé d'ouvrir une nouvelle page de leur vie en reprenant le muticommerce du Saint-Esprit-des-Bois en Plédéliac, l'enthousiasme était là. Au fil du temps, il a fait place au désenchantement.
En janvier 2011, avec « l'aval de notre comptable » et pour faire face, ils ont racheté le fond d'épicerie de Pléven, la commune voisine. Aujourd'hui, début 2013, le couple appelle à la solidarité de tous et aux associations locales « qui ne jouent pas toujours le jeu » en s'approvisionnant ailleurs lors de leurs manifestations.
« Un euro par jour et par habitant suffirait »
Les deux épiciers ont beau retourner les chiffres dans tous les sens, la solution est bien que chaque Plévennais laisse un euro par jour à l'épicerie pour que les deux commerçants puissent vivre décemment. Pour l'heure on en est loin ! Certes, « l'équilibre est là », mais pour combien de temps ?
« Notre moral est en baisse. Ce n'est pas quand nous aurons mis la clé sous la porte qu'il faudra venir se plaindre. Il faut réagir ! » Christian a donc averti le maire de Pléven, informé ses clients, écrit dans le journal communal de Pléven... sans retour. Pourtant, le couple travaille dur se partageant la gestion de chaque boutique ouverte 6 jours sur 7. Plus de salaire depuis des mois et un quotidien personnel difficile.
Un lieu de rencontre
Chez eux, on trouve l'essentiel sur les rayonnages mais, aussi bien au-delà : un petit bonjour, une écoute bienveillante, des attentions discrètes. Bref, une ambiance que l'on ne trouve pas partout de nos jours. « Notre épicerie est un lien social, un lieu de rencontre. C'est notre rêve, notre gagne-pain et notre retraite », confient les épiciers.
L'été au Saint-esprit, une petite salle accueille des artistes peintres, un blog a été créé lebardesamispledelia.over-blog.com, des musiciens viennent jouer au commerce proche de la Ferme d'Antan. Dans le sien à Pléven, Cathie aimerait un point Poste. Elle en a fait la demande. Un projet qu'elle voudrait voir concrétiser vite.
« On veut rester »
Le couple s'accroche, rend service, fait même crédit. « On est la seule solution pour certains mais c'est loin d'être facile à gérer pour nous », souffle-t-il avec pudeur. Solitude, désespérance, constat de l'indifférence générale face à une situation difficile. Déterminés, Christian et Cathie veulent y croire malgré des nuits sans sommeil, des remises en questions. « Peut-être a-t-on mauvais caractère ? »
Heureusement, il y a les fidèles qui encouragent à tenir le coup. Restent les autres : ceux qui passent, ceux qui ne viennent jamais. Ceux-là suscitent le doute. « Les jours se succèdent... Je me dis que demain sera mieux. Je sais que certaines personnes comptent sur moi », raconte Cathie.
2013 sera une année de réflexion pour les deux épiciers. Après qui sait ce qu'il adviendra. « Nous ? On veut rester. On aime ce que l'on fait. Aidez-nous !